Nieuws

Coûteux jouet

‘Pendant les vacances, ma femme préfère être au soleil. Mais moi, je continue à travailler.’ C’est peut-être bien la citation la plus marquante que vous rencontrerez dans ce numéro de Smart Business Strategies. Elle est d’un directeur-gérant de chez Dexia, qui s’exprimait au sujet de son BlackBerry. Au sein du groupe de banque-assurance, quelque cinq cents cadres se promènent désormais avec un tel appareil. Et ils devraient bientôt être un millier.

Le BlackBerry est, depuis un an ou deux, devenu un véritable objet de culte dans les entreprises. L’appareil, et la technologie sous-jacente pour l’e-mail mobile, semble être un objet très convoité. Le BlackBerry est encore récemment apparu dans le Top 20 de SD Worx des avantages extralégaux les plus utilisés. L’ordinateur portable et le GSM le devancent dans le classement, mais l’appareil dame déjà le pion au restaurant d’entreprise dans cette liste.

J’ose pourtant mettre en doute l’impact de cette technologie. Lorsque nous demandons aux opérateurs belges combien d’utilisateurs du BlackBerry ils comptent aujourd’hui dans leur portefeuille, le chiffre est quelque peu décevant. Au niveau mondial, comme nous l’a confié une personne interrogée dans le cadre du dossier sur la mobilité dans ce numéro, on dénombre deux millions d’utilisateurs du BlackBerry. Un chiffre que le fabricant RIM n’a pas pu ou voulu confirmer. Mais même s’il y en avait quatre ou six millions, cela reste un minuscule club par rapport aux dizaines de millions qui appellent régulièrement en ligne via Skype, par exemple.

Le BlackBerry, tout comme le concept de l’e-mail mobile, me semble actuellement un peu surfait. Contrairement aux projets field-force d’envergure grâce auxquels les techniciens envoient des données cruciales et peuvent ainsi limiter fortement l’administration d’une organisation, la plus-value de l’e-mail mobile me paraît souvent assez limitée. Tout le monde ne doit pas nécessairement recevoir ses courriels en déplacement. Beaucoup de collaborateurs itinérants consultent leurs courriels à la maison ou au bureau. Et quand ils en ont vraiment besoin, ils appellent avec leur GSM ou envoient un SMS.

Outre la plus-value, le coût de l’e-mail mobile soulève lui aussi des questions. Beaucoup de sociétés le considèrent souvent (parfois littéralement) comme un coûteux jouet. On perd souvent de vue que le service des opérateurs mobiles coûte souvent le même prix qu’une simple connexion haut débit. Mais l’image tenace d’une solution coûteuse existe. Si les offreurs veulent vraiment dépasser le groupe des early adopters, ils devront, outre une solution sûre et gérable, proposer aussi une solution avantageuse. J’ai l’impression que cette idée fait son chemin sur le marché. On met clairement davantage l’accent sur la mobilisation de votre e-mail sur la base de l’infrastructure existante. Et pas sur une solution isolée.

Il existe bien sûr aujourd’hui déjà des utilisateurs satisfaits de l’e-mail mobile. Ce directeur de chez Dexia – qui est constamment en déplacement, continue de travailler avec plaisir pendant ses vacances et est en plus assez IT-minded – semble en être un parfait exemple. Mais je soupçonne ce groupe d’être plus petit que ce que l’on s’imagine généralement. Beaucoup d’utilisateurs de l’e-mail mobile voient en outre déjà le revers de la médaille. A Chicago, la premier centre de désintoxication à ouvert ses portes cet été pour les accrocs au BlackBerry. Dans sa forme originelle, l’e-mail semblait être un média au rythme plus lent. Mais avec la composante mobile, il ressemble étrangement à l’instant messaging. Dès que l’on sait que vous êtes toujours joignable, on essayera de vous joindre. Il s’agit en fait de la loi de Murphy version 21e siècle.

P.-S.: Dans le mini-dossier concernant le CRM nous répondons à la ‘question à un million’ pourquoi autant de projets échouent-ils dans ce domaine précis. Et la ‘réponse à un million’ nous est ce mois-ci fournie par l’entrepreneur de haut vol, Michel Akkermans. Lorsque nous lui avons demandé pourquoi il avait créé une nouvelle entreprise au lieu de se retirer aux Bahamas fortune faite après la vente de son ancienne société florissante, il nous a répondu avec beaucoup d’à-propos: ‘En tant que père de deux enfants, je ne trouve pas que cela soit un bon exemple que de se prélasser toute la journée dans une chaise longue.’

businesseditosmartbusiness

Gerelateerde artikelen

Volg ons

Bekijk de huidige aanbiedingen bij Coolblue

Bekijk de huidige aanbiedingen bij Coolblue

👉 Bekijk alle deals