La check-list du reseller
La plupart des fournisseurs tentent d’avoir le plus de resellers possible dans leur programme partenaire. La majorité de ces programmes se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Pourquoi un reseller fait-il bien de participer à tel programme partenaire et pas à tel autre? Nous avons posé la question à un expert en la matière, Lut Wilms.
Motifs
Selon Wilms, pour un reseller, il y a beaucoup de bonnes raisons de participer à un programme partenaire. “Peut-être veut-il s’inscrire à un programme partenaire parce qu’il veut faire quelque chose d’exclusif, parce qu’il veut se spécialiser et exceller dans une nouvelle niche ou sur un nouveau marché. Peut-être veut-il être le premier à offrir quelque chose sur un territoire précis. Le reseller doit alors vérifier si le programme partenaire l’aidera à atteindre cet objectif.” Le reseller peut aussi vouloir vendre un plus gros volume afin d’obtenir de meilleurs prix d’un vendor. “Peut-être a-t-il trois magasins et laisse-t-il jouer ce volume.” Dans le même ordre d’idées, un reseller peut décider, au sein d’un programme partenaire, de passer du statut ‘silver’ au statut ‘gold’, parce que cela lui procure quelques pour cent de marge supplémentaires. “Certains resellers participent à un programme parce qu’il offre une protection lorsqu’ils annoncent leur participation à un deal précis.”
Outre les objectifs desresellers, il importe aussi que les vendors pratiquent une bonne gestion des partenaires. “Les vendors doivent aider le reseller à atteindre ses objectifs. Un programme partenaire ne peut donc pas partir uniquement des objectifs du seul vendor. Cela n’est vraiment pas suffisant. Un programme partenaire qui ne sert pour ainsi dire qu’à remplir un site portail est voué à l’échec.”
Il y a souvent peu de différences entre les divers programmes partenaire. “La plupart des briques sont comparables et vous les retrouverez dans la plupart des programmes partenaire. Il s’agit très souvent du même mélange, mais c’est aussi une question d’exécution. En tant que vendor, vous devez pouvoir proposer et bien exécuter chacun de ces éléments. Un programme partenaire peut paraître bien, mais il ne doit pas s’arrêter là. Il est logique que la majorité des programmes partenaire se ressemblent car ils sont basés sur plusieurs best practices.”
Voyons avecLut Wilms quelles sont les briques des programmes partenaire. Ce sont des éléments indispensables de la check-list que le reseller doit parcourir lorsqu’il veut s’associer à un nouveau vendor.
Logistique: Quelle est la précision, la rapidité et la ponctualité des livraisons? Comment se déroule la facturation? Voilà les questions que le reseller doit poser à son vendor. “Un produit a beau être bon, si le délai de livraison est d’un mois, il n’intéresse plus le client. Je connais des produits sur le marché pour lesquels le délai de livraison est actuellement de quatre mois. Pendant la crise, la production a souvent été limitée et il n’y a maintenant plus de stocks.” En ce qui concerne les logiciels, il importe aussi de savoir comment se déroulent les mises à niveau. Leur achat se fait-il aussi via le canal indirect ou le vendor tire-t-il ici la couverture à lui?
Le support marketing peut prendre différentes formes: il peut y avoir un budget prévu pour le reseller, il reçoit peut-être des invitations à un événement qu’il peut lui-même envoyer… Le matériel de démonstration, gratuit, en prêt ou à acheter à un prix intéressant fait également partie de cette forme de support marketing. “Un vendor doit d’une manière ou d’une autre faire quelque chose pour rendre son matériel visible chez le reseller. Cela ne peut pas toujours être gratuit, surtout s’il s’agit de matériel, mais les conditions doivent néanmoins être favorables.”
Formation : “C’est particulièrement important. Il importe non seulement ici de recevoir une formation commerciale, mais aussi des informations sur la manière dont un produit doit être installé et soutenu.” Les processus de formation vont souvent de pair avec un processus de certification. Ces certifications prouvent aux clients que le reseller a réellement fait des efforts pour apprendre à connaître le produit. À l’heure actuelle, les formations sont du reste accessibles en ligne, le reseller doit moins souvent se déplacer pour suivre une formation. Les formations en ligne sont en général gratuites. “En principe, toutes les formations devraient être gratuites, ou rapidement amorties. Le reseller y investit déjà du temps. Un vendor doit au fond être content que le reseller permette aux gens de se former dans ses produits. Mais les formations sont habituellement payantes. Mais on ne peut plus dire que les vendors considèrent les formations comme un ‘profit center’. Ils ont désormais compris le message.
Administration efficace: Le reseller doit vérifier s’il est facile de travailler avec un vendor. Y a-t-il des outils pour commander comme la commande et la facturation électroniques? Le reseller doit-il investir dans l’apprentissage d’un ou plusieurs systèmes back office d’un vendor? “Il s’agit d’un coût caché important. En général, un reseller doit apprendre à utiliser plusieurs de ces systèmes de différents vendors.”
Flexible et équilibré
Un programme partenaire ne reste bien sûr pas identique pendant des années. Dans une année de crise comme de 2009, il était plus important d’avoir des compensations financières dans un programme partenaire qu’en période de haute conjoncture économique. “Les vendors doivent constamment vérifier ce qu’un partenaire a à son programme. Une enquête officielle doit être effectuée au moins une fois par an. La majorité ne le fait hélas pas. On impose souvent un programme, sans demander de feedback.”
Cette même flexibilitéest bien sûr en rapport avec le cycle de produits.“Si un produit vient juste d’être lancé, le programme partenaire sera tout différent que pour un produit mature sur un marché mature. Un programme partenaire doit évoluer.”
Les nombreuxincentives qui font partie de la stratégie de vente des vendors impliquent parfois qu’un programme partenaire est ressenti comme trop contraignant. “Il ne devrait jamais y avoir d’inconvénients liés à un programme partenaire. Si un partenaire ne parvient pas à atteindre un incentive précis, il ne devrait pas être puni. Il n’y a en soi rien de mal à une incitation financière. Le reseller est libre de mordre ou pas dans la carotte qu’on lui tend. Le reseller est également libre de changer de vendor.”
Bien que lereseller fasse souvent un gros effort pour atteindre un niveau élevé dans le cadre d’un programme partenaire, il est rare qu’un client de ce revendeur sache ce qui se cache derrière la reconnaissance officielle qui va de pair avec un programme partenaire. “Les grandes sociétés en ont bien conscience, les PME poseront sans doute moins de questions à ce sujet. Le reseller doit ici redoubler d’effort. Il doit l’étaler le plus possible, soit sur son site Web, soit dans son magasin. Il y a consacré du temps et des efforts, et doit veiller à rentabiliser au maximum cet effort. Je remarque avec consternation que les resellers ne savent souvent pas exactement à quel niveau ils se situent dans un programme partenaire. C’est regrettable. Une certification a une valeur, quele reseller doit monnayer.”