Le marché IT propose une charte pour les PME
Les PME et leur fournisseur IT: cela reste parfois un mariage difficile. Les projets prennent du retard, deviennent plus chers ou ne répondent pas aux attentes. Afin de limiter les malentendus entre le fournisseur IT et le client, les fournisseurs IT wallons ont établi une ‘charte eTIC. Une charte qui est aussi en préparation en Flandre.
En ce qui concerne l’IT, la position d’une PME n’est pas toujours facile. “Souvent, il n’y a pas de responsable IT et encore moins de département. C’est le CEO qui joue ce rôle”, déclare Jan Devos de la Hoogheschool West-Vlaanderen. Il ressort des chiffres que Devos a lui-même rassemblé que les très petites PME ont comparativement déjà pas mal fait l’expérience de projets IT problématiques. “Les petits PME sont très dépendantes d’un partenaire externe, qui est souvent une PME, et la confiance est cruciale.”
C’est précisément cette confiance qui pose parfois problème. “Comme sur tous les marchés, il y a des opportunistes. Sauf que l’IT est plutôt abstraite pour beaucoup d’entrepreneurs et que cela complique les choses”, dit Devos. Pour favoriser la confiance entre la société IT et la PME et assurer la clarté, une charte eTIC a été créée il y a six ans en Wallonie. “Il s’agit d’une charte déontologique. Elle n’a pas de conséquences purement juridiques. En cas de conflits, elle peut servir d’ébauche à un arrangement à l’amiable”, explique Benjamin Beeckmans de chez Bluecorp, une société wallonne affiliée à la charte eTIC. Beeckmans fait aussi partie du comité qui intervient en cas de problèmes. “Une telle charte n’est pas une garantie de qualité concernant le travail purement technique. C’est un engagement moral d’un fournisseur IT portant sur une série de principes commerciaux”, précise-t-il. Aujourd’hui, quatre cents fournisseurs IT y sont affiliés. Sur les quelque 25 plaintes reçues en Wallonie, moins de 10% seulement sont arrivées devant le comité déontologique. “Et s’il n’y a pas d’arrangement à l’amiable, nous révélons le nom du fournisseur concerné. Les sociétés peuvent également être temporairement ou définitivement exclues de la charte en guise de sanction ultime.”
Une charte de ce genre ne fait pas de miracle, reconnaît Patrick Janssen de KMO IT. “Un système équilibré est d’une part impossible. D’autre part, il existe d’autres systèmes tels que les certificats ou les références qui peuvent aider les client à choisir un fournisseur IT”, affirme Janssen. “Une telle charte eTIC offre la qualité dans la phase préparatoire, où de très nombreux malentendus surviennent et aide le client à poser les bonnes questions.” Sur les quatre cents affiliés, quarante proviennent de Flandre. Des projets existent désormais pour lancer également la charte en Flandre. FeWeb, l’organisation professionnelle pour les développeurs Web, a intégralement calqué son code de conduite sur la charte eTIC. Et lors d’un récent séminaire organisé par KMO IT, une grande majorité des sociétés IT se sont déjà déclarées favorables à cette charte. “C’est certainement une étape importante permettant d’instaurer une telle charte IT également en Flandre.”
